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Pacte de la vie au travail : après leur brouille, les partenaires sociaux reprennent le dialogue dans une ambiance glaciale

Rétablir le son et l’image. Lundi 3 juin au soir, les dirigeants des huit principales organisations d’employeurs et de salariés se sont réunis au siège de Force ouvrière (FO), à Paris, pour essayer de renouer les fils du dialogue, presque deux mois après avoir échoué à conclure « un nouveau pacte de la vie au travail ». Si le rendez-vous s’est bien passé, selon le témoignage de plusieurs participants, le redémarrage des discussions s’avère tout de même laborieux. La brouille du mois d’avril – avec, au cœur des discussions, le thème-clé du compte épargne-temps universel (CETU) – a laissé des traces entre représentants des travailleurs et des chefs d’entreprise, mais aussi au sein même du patronat.
« Il était important que nous nous reparlions », résume Patrick Martin, le président du Medef. Les échanges de lundi soir « ont été francs et directs », poursuit son homologue de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), François Asselin. Une litote pour suggérer que les protagonistes se sont dit leurs quatre vérités, « après la séquence pas très glorieuse autour du “nouveau pacte de la vie au travail” ». L’issue infructueuse des pourparlers, le 10 avril, « m’avait donné la gueule de bois durant plusieurs jours et je l’ai dit, lundi soir, aux interlocuteurs patronaux », complète Frédéric Souillot, le numéro un de FO.
La rencontre entre partenaires sociaux a donc permis de faire le point sur ce revers. « Mais je ne suis pas certaine que tout le monde en tire vraiment les mêmes enseignements », confie Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. « Tout le monde prétend avoir été attaché à ce qu’un accord aboutisse, mais tout le monde n’a pas accompli l’effort nécessaire pour que ce soit le cas », juge-t-elle, en ciblant implicitement le Medef et la CPME. Cyril Chabanier, le président de la CFTC, pense, lui, que « c’est collectivement que nous n’avons pas été bons ». Un avis partagé par M. Asselin.
La manière dont ont été menées les tractations est elle-même remise en question, notamment du côté syndical. « Il y a eu un problème de pilotage », considère le président de la CFE-CGC, François Hommeril, en regrettant que le patronat n’affiche pas de « mandat clair pour négocier » et ne fasse « aucune concession ». Pour M. Chabanier, il n’est plus possible d’avoir des discussions « qui durent cinq mois, dont quatre où il ne se passe rien ». Il exhorte chacun de « se dire les choses tout de suite » : « Ça nous fera gagner du temps et de l’énergie. »
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